fujijardins.com  
  Jours : 1 2 3 4 5 6 7 8 8 8 8 8 8 8 8  
ombre

Fuji Henro

101024 : Naruto, Takamatsu
24 octobre. Jour 13.

Je suis réveillé par le bruit de l'océan. Le ciel est couvert, mais quelques rayons de soleil parviennent à percer la couche de nuages et forment des reflets argentés sur l'eau... un spectacle qui me réjouit ! Je retrouve Christian et Ozaki-san pour le petit déjeuner, qui une fois encore est un délice pour les yeux avant même d'en être un autre pour l'estomac. Pendant tout ce séjour, j'aurai eu droit à un petit déjeuner traditionnel. Manger du poisson, du riz, de la soupe, etc. peut paraître étrange au premier abord, mais je peux vous assurer que l'on s'y fait très vite ! Nous avons 40 minutes à perdre, aussi, nous décidons de faire une petite ballade sur la plage pour admirer le pont de Naruto "de plus prêt". Le sable est super fin, mais gris, dommage, je n'ai absolument rien pour en prendre une poignée, j'aurais bien aimé en rapporter un peu. Le bruit des vagues est différent de celui des plages landaises, mais ce bruit familier me rappelle mon chez moi. La fin du séjour approche, la mélancolie commence à me gagner, même si je suis bien entendu pressé de retrouver mes proches...

 

Otsuka Hotel
Vue au petit matin depius ma chambre.

Otsuka Hotel
"Petit déj.", qui n'a vraiment rien de petit...

Pont de Naruto
Pont de Naruto.

Pont de Naruto
Pont de Naruto par Maître Banane. Un petit qqchose de San Fancisco...

Pont de Naruto
Les pyramides naissent à Naruto, si, si !

 

Puis, nous quittons cet endroit vraiment magnifique, pour visiter notre dernier temple, le premier de la liste sur le henromichi (le chemin du pèlerinage) : le Ryozenji. David C. Moreton, un canadien exilé ici, nous y attend. Il est spécialiste du henro, chercheur et auteur d'un livre sur le sujet qui nous a été offert. Le temps de faire le tour des divers bâtiments et d'apposer le dernier tampon dans notre carnet et nous reprenons la route vers Takamatsu en compagnie de Kazuhiro Kawamura-san.

Ryozenji
Ryozenji.

Ryozenji
Ryozenji.

Ryozenji
Ryozenji.

Ryozenji
Ryozenji.

Ryozenji
Ryozenji.

 

Notre nouvelle destination : le dojô du "dernier samurai" !!! Nous arrivons sur place sous une pluie battante... Dans la cour se trouve 9 piques en bois sur lesquels des makiwara sont plantés. Les makiwara sont des rouleaux de jonc tressé qui sont trempés dans l'eau pendant 24 heures et servent à faire de la coupe avec un katana. On appelle ça tameshigeri, "test de coupe", et l'art de couper au sabre s'appelle batto-dô). On trempe les makiwara afin que leur texture ressemble à celle d'un muscle humain. Au sol, un monticule impressionnant des restes des makiwara tranchés... le décor est planté.

Un homme vient à notre rencontre et nous salue. Je lui trouve un faux air de Tommy Lee Jones. Mais l'homme ne semble pas commode. Il nous fait rentrer dans une sorte de hangar, une vrai caverne d'Ali Baba ! Tout autour de nous, s'amoncelle des tas d'objets divers qui semblent plus ou moins anciens... un mix entre le Louvre et Emmaüs ! Puis on nous appelle pour rentrer dans le dojô lui même. C'est un tout petit dojô, mais les murs sont tapissés d'armes de collection : des lances, des sabres, des armures... Le sensei est visiblement aussi un grand collectionneur ! On nous fait asseoir dans un coin, puis Kawamura-san, qui s'est changé entre temps, va nous exécuter une série de kata de iaïdô, l'art de dégainer le sabre. La lame siffle, la concentration intense, il règne dans le dojô une tension certaine. Puis c'est au tour du sensei de nous faire une démonstration, mais pas n'importe laquelle ! Il sort d'une superbe boîte laquée, un sabre incroyablement long. Il nous explique qu'il était utilisé par la cavalerie. Il doit peser au moins 4 kg, mais cela ne l'empêche pas de le faire tournoyer dans les airs et de pourfendre un tas d'ennemis imaginaires tout autour de lui.... je me recule instinctivement ! Impressionnant !

Last Samurai of Sanuki
Takesumi (charbon de bois de bambou) dans un magnifique hibashi (un brasero portatif).

Last Samurai of Sanuki
Tetsubin (théière) et chagama (bouilloire pour le thé) suspendus. Dans le fond un andon, lampe portative.

Last Samurai of Sanuki
O yoroi, armure.

Last Samurai of Sanuki

Last Samurai of Sanuki

Last Samurai of Sanuki

 

Le clou de cette session, fût sans doute, la démonstration de battodô. Nous sortons dans la cour. Il pleut assez fort, le ciel est gris... j'ai l'impression d'être dans un film de Kurosawa ! Le sensei se met en position, salue son sabre, le met à sa ceinture, et.... et là c'est un festival de coupe qui s'enchaîne ! chlac, chlac, chlac, les makiwari sont débités en rondelles à la vitesse de l'éclair ! C'est la première fois que je vois du tameshigeri en vrai. Mais, une surprise m'attendait : on me tend un shinken (une vrai lame tranchante) ! Pas le choix, je dois relever le défi. J'attaque un makiwara avec ma technique de kendoka... le sabre fend la cible mais pas entièrement... je recommence, même chose, je recommence, à nouveau un échec.... A ce moment, le sensei vient me voir. Il me dit un truc auquel je ne comprend rien et me fait positionner mes mains de manière différente. Je me recule arme à nouveau, et tout en poussant un kiaï sorti du fond de mes tripes, je tranche enfin totalement le makiwara !!!! C'est une sensation très étrange de trancher ce makiwara, qui est lourd, parce que gorgé d'eau, et l'on sent très bien au bout de ses bras la résistance de la matière... Ma posture ne devait pas être très belle à voir, mais je suis content d'être parvenu à couper par 3 fois ma cible, mais c'est vraiment très physique, épuisant !

Je repense alors à la démonstration réalisée juste avant par le sensei : les coups de lames s'enchainaient sans temps morts ou presque... Quelle santé ! Quelle force ! Quelle endurance ! Intrigué, je demande l'âge du sensei.... "68" fût sa réponse...

Last Samurai of Sanuki

Last Samurai of Sanuki

Last Samurai of Sanuki

Kiyomi Hotel, Takamatsu
Mon washitsu au Kiyomi Hotel à Takamatsu. Avec vue sur la ville en contre-bas !

Kiyomi Hotel, Takamatsu
Le onsen, juste avant la fermeture (à minuit).

 

ombre
 
baseLine