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Elements Constitutifs

tsukubai 蹲踞 (litt. "vasque où l'on s'accroupit")
Précisément, le tsukubai n'est pas la vasque elle-même, mais un ensemble d'éléments dont une vasque (chôzubachi 手水鉢, forme abrégée : mizubachi 水鉢). La principale caractéristique de cet ensemble est qu'il est positionné très bas, au ras du sol, obligeant celui qui vient l'utiliser, à se courber fortement, voire à s'agenouiller (le terme tsukubai, vient du verbe tsukubau qui veut dire "s'accroupir"). Rappelons que pour un japonais l'acte de s'abaisser est synonyme de soumission, et plus on se baisse, plus grande est la soumission (Il faut alors imaginer des personnages de haut rang "obligés" d'effectuer ce rituel dans le cadre d'une cérémonie pour bien saisir toute l'importance de cet élément). Le tsukubai est généralement disposé près du pavillon de thé chashitsu , afin que les invités puissent se "purifier" avant d'y rentrer. Après avoir préparé leur esprit tout au long du roji, le dernier acte consistait à littéralement "se laver les mains" de ses mauvaises actions et à rincer sa bouche de ses "mauvaises paroles". Plus qu'un acte symbolique, c'est avant tout un acte "sacré", puisque hérité du shintô , religion animiste autochtone (on doit effectuer ce même acte de purification - misogi - avant de pénétrer dans un temple ou un sanctuaire. Plus précisément, le fait de se rincer les mains puis la bouche est appelé temizu 手水).

Mais revenons sur les éléments qui compose le tsukubai. Dans sa forme la plus simple, le chôzubachi est accompagné d'une louche en bambou (tsukubaibishaku 蹲踞柄杓) permettant de prendre l'eau nécessaire au misogi. On pourra trouver également, comme l'illustre la photo ci-contre, une "canalisation" de bambou (kakehi ) apportant l'eau fraîche d'un étang proche, et/ou une lampe en pierre (ishidôrô 石灯籠). Viendront ensuite des pierres à usage spécifique (yakuishi 役石) dont la principale est la maeishi 前石 (litt. pierre de devant), grosse pierre plate légèrement surélevée permettant de s'accroupir près du tsukubai sans salir ses vêtements. Viennent éventuellement ensuite d'autres yakuishi telles que : teshokuishi 手燭石 (litt. pierre pour bougie), pierre permettant de poser une lampe portative lors de cérémonie nocturne et yuokeishi 湯桶石 (litt. pierre pour seau d'eau chaude) sur laquelle un récipient d'eau chaude permettait de se réchauffer les mains pendant une utilisation hivernale du tsukubai. Ces deux dernières pierres se trouvent de part et d'autre du chôzubachi (à gauche et à droite), et selon le rattachement à telle ou telle autre école de thé, peuvent être positionnées l'une à la place de l'autre. Enfin une quatrième pierre (ushiroishi
後石
) peut venir derrière le chôzubachi, quand ce dernier n'est pas lui même positionné à cet emplacement. Au centre de toutes ces pierres, des gravillons ou galets sont généralement disposés afin d'assurer une bonne évacuation de l'eau par le sol. Cette partie centrale se nomme umi (litt. "mer").


 


  Assurément le plus célèbre tsukubai du Japon au Ryôanji 龍安寺, Kyôto. La vasque aurait été offerte au temple par Tokugawa Mitsukuni (1628-1700) puissant membre de cette famille qui régnat sur le Japon durant deux siècles et demi (1603-1868).  



 

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