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Elements Constitutifs

chashitsu 茶室
Le chashitsu est avant tout la salle dans laquelle se déroule une cérémonie du thé (bien que d'autres termes existent également pour la désigner ). Par extension, ce mot désigne le bâtiment qui la renferme. C'est le point final du "voyage" proposé par l'hôte à ses invités, allégorie d'un but ultime à atteindre. On trouve 2 grands styles de pavillon de thé : shoin 書院 et sôan 草庵, le second style est plus rustique, moins ostentatoire que le premier (shoin désigne également le style architectural des maisons des classes aisées de l'époque Momoyama : 1573-1603). La surface la plus commune est de 4,5 tatami (yojouhan 四畳半), mais on trouve des chashitsu plus grands (hiroma 広間), comme de plus petits (koma 小間). Les éléments communs aux 2 styles sont : un sol de tatami, une alcôve d'honneur (tokonoma 床の間) et des entrées séparées pour l'hôte (sadôguchi 茶道口) et les invités ( nijiriguchi 躙口).

Le style sôan (litt. "hermitage d'herbes") a été développé par Sen no Rikyû et représente de fait la quintescence du wabicha わび茶, la "voie du thé simple ", empreinte d'une grande sobriété influencée par le zen. Ainsi les matériaux employés pour une construction de type sôan, sont exclusivement naturels et laissés bruts : poteaux de cryptomères et bambous (pour l'ossature), chaumes (pour le toit), torchis (pour les murs). Bien que ces éléments soient "simples", ils sont de toute première qualité, choisis et travaillés avec soin, ce qui confère à l'ensemble une esthétique raffinée et austère. Le pavillon (ou plutôt la "cabane" dans ce cas) est pourvu de petites ouvertures qui n'offrent pas une large vue sur le jardin ( au contraire elles la morcellent), ce qui constitue une différence fondamentale avec les bâtiments propres aux autres archétypes de jardin japonais. Ici tout est fait pour concentrer l'attention et les pensées des personnes se trouvant à l'intérieur, vers le ro 炉, le brasero encastré dans le sol, autour duquel le chanoyu va se dérouler. Autre élément majeur du sôan : l'entrée réservée aux invités ( nijiriguchi 躙口). Si le tsukubai oblige les invités à s'abaisser, il faut ici pour pénétrer à l'intérieur du chashitsu, se mettre complètement à 4 pattes !!! Le franchissement de cette entrée ne mesurant que 60 x 65 cm (LxH), était le dernier acte d'humilité demandé ( imposé) aux invités. L'étroitesse de celle-ci obligeait les guerriers et seigneurs à se démunir de leurs sabres (qui restaient sur un ratelier à l'extérieur) et surtout à toucher le sol de leurs mains, chose improbable pour des personnes de ce rang.

Bien que la chose fut rentrée dans les moeurs de l'époque, on peut toute-fois douter de la simplicité avec laquelle cela fut fait. Pour s'en convaincre, il suffit de repenser à l'épisode de la mort par seppuku (suicide honorifique) de Sen no Rikyû, ordonnée par le Taiko Hideyoshi pourtant très proche de lui. Mais ceci est une autre histoire...


 


  Ambiance rustique propre au style sôan. Notez dans l'ombre du coin en bas à gauche, la porte d'entrée des invités. Kotoin 高桐院, Kyôto.  



 

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