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111114 : lundi 14 novembre. Takamatsu

shijin

Aujourd'hui la journée s'annonce de nouveau belle : ciel bleu et visite au Kagawa Urushi Lacquer Ware Institute (Institut des objets en laque Urushi de Kagawa) où nous retrouvons Chujo sensei. Le bâtiment, un ancien musée réaménagé pour accueillir les élèves désirant étudier l'art du laque japonais urushi est tout habillé de bois et de béton. Les structures en bois vernis à emboîtements traditionnels qui structurent l'espace côtoient des pans entiers de béton coulé. Dans le hall d'entrée, un imposant banc en bois recouvert de zabuton (sorte de coussin en paille de riz tressé) semble m'envoyer ce message : viens t'asseoir, viens t'asseoir... il faut dire que je n'ai dormi que 3h30, malgré la fatigue, le décalage horaire me joue encore des tours.

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Shozô Kitaoka sensei nous accueille chaleureusement et nous invite à voir la "vitrine-musée" de l'institut. Je voudrais souligner à quel point Kitaoka sensei nous a reçus avec gentillesse. Toujours le sourire aux lèvres, il semble être intarissable d'anecdotes en ce qui concerne les pièces en urushi qu'il nous montre. Grâce à Julia, qui assure les traductions en "direct live" nous pouvons suivre les explications du sensei. (Julia, merci de ta disponibilité et de ta patience).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Les artisans de Kagawa (l'une des 4 préfectures de Shikoku) ont développé 3 techniques de urushi :
- Kinma : la surface est rainurée, puis une couche de laque colorée est appliquée, puis essuyée, laissant la couleur seulement au fond des rainures.
- Zonsei : des couches de laques colorées sont appliquées sur un fond de laque noire pour dessiner toutes sortes de motifs.
- Choshitsu : des couches de laques de couleurs différentes sont superposées, puis gravées, révélant à l'intérieur des rainures, les différentes couches colorées inférieures.

 

La photo ci-contre illustre cette dernière technique. Comment ça se passe exactement ? Imaginez que vous appliquiez une couche de peinture sur une planche de bois. Vous la laissez sécher, puis vous la poncez une fois sèche. Vous répétez 70 fois ces opérations et l'épaisseur des couches devrait alors atteindre 2mm. Imaginez alors le nombre de couches nécessaires pour arriver à une épaisseur suffisante permettant une gravure de la matière aussi profonde qu'illustré ci-contre ! N'imaginez plus, la réponse est 200 couches environ. Sachant qu'il faut au minimum 1 jour de séchage entre chaque couche, on comprend mieux pourquoi des objets en urushi peuvent atteindre des sommes importantes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

Toujours la même technique. Ici plusieurs couches de laque orange ont été appliquées sous plusieurs couches de laque noire. Puis la laque noire a été retirée et sculptée de manière à atteindre la laque orange qui apparait alors en fond. Un travail tout simplement incroyable. Nous apprenons que c'est cette technique que nous allons essayer (la phase de gravure uniquement puisque la laque a besoin de plusieurs jours pour sécher).

 

 


 

 

 

Shozô Kitaoka sensei nous montre un kôgô (boîte à encens) fabriqué par son défunt maître. Si la laque peut être appliquée sur un support en bois, ici ce n'est pas le cas, le kôgô a été sculpté dans un bloc de laque ! Le nombre de couches est à peine imaginable ! Le design carré est très original puisque le kôgô représente un kaki (fruit plutôt rond).

 

 

 

 

 

 


 

 

 

La séance d'entrainement commence, Shozô Kitaoka sensei nous montre comment utiliser les gouges qui servent à ôter et graver la laque. La laque est une matière très dure et le geste se doit d'être assuré et précis... ce n'est pas gagné...

 

 


 

 

 

Nikosan, illustrateur et graveur se sent un peu plus à l'aise dans cet univers que Julia et moi. Il trace sur son plat le tracé du motif qu'il va graver.

 

 

 


 

 

 

 

 

Après quelques essais sur la plaque d'entraînement, je me rend compte très vite que je ne vais pas pouvoir faire grand chose. Le manque de sommeil fait que ma vision se trouble et plutôt que de gâcher le plat à Kaishi (gâteau) qui nous est offert, je préfère passer un peu de temps avec Stéphane Barbery qui a eu la gentillesse de répondre favorablement à l'invitation que je lui ai lancée avec l'accord de Ozaki san bien entendu.

 


Vous pouvez consulter les photos consacrées au "Shikoku Chanoyu Tour" de Stéphane sur cet album flickr.

 

 
 

 

 

 


 

 

 

 

Silence absolu, concentration maximale.
Les gestes sont assurés et lents.

 

 

 


 

 

 

 

Un Soulage ?

non de l' urushi étalé sur une plaque et travaillé à la spatule avant d'être appliqué au pinceau...

 

 

 


 

 

 

 

Silence absolu, concentration maximale.
L es gestes sont assurés et lents... encore.

 

 

 

 


 

 

 

 

La laque bien que naturelle est assez corrosive, d'où le port des gants lors de sa manipulation.

 

 

Le site de l'institut comporte quelques pages en anglais dont celle-ci qui évoque brièvement l'histoire de la laque au Japon et sa technique, et celle-ci qui explique plus particulièrement les techniques utilisées à Kagawa.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

Le jour du "parfait" au Sun Port... merci Stéphane...

 

 


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