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Kissako Chakai 2014 @ fujijardins

 

141217 - Reportage sur Takamatsu

Les formidables efforts déployés par Ozaki san depuis des années pour promouvoir l'île de Shikoku et la région de Kagawa (où se trouve la ville de Takamatsu) semblent aujourd'hui porter leurs fruits. Shikoku semble peu à peu sortir de l'ombre et attirer de plus en plus de visiteurs venus du monde entier.

Honnêtement, si je n'avais pas participé aux Shikoku Henro Tour et Shikoku Chanoyu Tour, je ne suis pas certain que j'aurai pris l'initiative de me rendre sur Shikoku de mon propre chef. Je remercie donc infiniment Ozaki san pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir une infime partie des charmes que la région de Kagawa offre, de rencontrer des personnes d'une gentillesse incroyable. Alors la moindre des choses que je puisse faire, c'est de vous inviter, cher Lecteur, à bien considérer votre programme lors d'une prochaine visite au japon : si vous en avez la possiblité, faites donc un saut à Takamatsu. Rien que la visite du Parc Ritsurin vous enchantera !

Le Ritsurin Koen est justement présenté (09' 12") dans la première vidéo consacrée à Takamatsu réalisée par la chaîne Nolife. Dans la seconde vidéo, on découvre Ozaki san dans son meilleur rôle : celui de guide touristique !

Bon visionnage.

 



 


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Kissako Chakai 2014 @ fujijardins

Kazarimono

Higashi. Kashibon par Laetita Pineda
Higashi aux motifs de kiku (chrysanthème) et matsu (pin) présentés dans un kashibon réalisé par Laetita Pineda

 

141130 - Kissako Chakai 2014

Il y a peu je préparais le thé pour Isabelle et Arsène.

L'occasion de fêter le troisième anniversaire du Kissako Chakai de Takamatsu, de partager ces souvenirs avec mes invités du jour. Il se trouve qu' Isabelle et Arsène ont eu l'occasion de se rendre à Takamatsu, ville qu'ils ont découvert par l'intermédiaire de mon récit de 2011 et donc grâce à l'action commune de Ozaki-san Présidente de l'association Shikoku Muchujin (que vous devez, cher Lecteur, bien connaître à présent si vous suivez ces pages depuis un certain temps) et de Chujo Sensei, fondateur de la fondation éponyme à Takamatsu.

J'avais donc composé mon dogu à l'aide d'objets rapportés de ce voyage inoubliable dont la thématique était chanoyu. Chaque objet incarne la personne qui l'a créé ou qui nous l'a transmis/offert. Voilà pourquoi les objets de thé sont si appréciés, voire vénérés, dans le cadre de chanoyu. La valeur est avant tout sentimentale, bien que comme partout ailleurs, la spéculation et l'aspect "collection" fassent aussi partie du jeu. Tout dépend des moyens dont on dispose. Si vous avez les moyens de vous offrir un chawan du XVie ayant appartenu à un grand maître de thé, pourquoi vous en priveriez-vous ? D'un autre côté, si vous n'en avez pas les moyens, votre thé n'en sera pas moins bon.

Les objets que j'ai utilisés ce jour là n'ont pas de grande valeur marchande, pourtant je ne m'en séparerai pour rien au monde, car chacun d'entre eux est rattaché à une personne, un souvenir. Alors, tout comme j'ai voulu rendre hommage à ces personnes durant ce chakai, je voudrais partager également cela avec vous, cher Lecteur, en vous présentant ci-dessous les objets qui m'ont servi à préparer le thé pour Isabelle et Arsène.

à suivre… (ou pas)


Toriawase (取り合わせ).

Shikishikake (色紙掛け) : "kissako" (喫茶去)
Lors du Kissako Chakai exécuté le 13 novembre 2011 sous le Dôme de Takamatsu, Chujo sensei avait accroché un kakejiku arborant ces 3 kanji. Le kakejiku est , dans le monde de chanoyu, l'objet le plus important (c'est pour cela qu'il est mis à l'honneur dans le tokonoma), il donne la "thématique" du chakai. L'hôte choisit avec soin chacun des objets qu'il va utiliser pour décorer la pièce à thé et préparer le thé, c'est cela que l'on appelle toriawase . Kissako est une invitation à prendre le thé, on pourrait le traduire par "voulez-vous du thé ?", ou plus exactement "si nous prenions le thé ?" ou "Prenons un thé !"

Le maître zen Jyôshû reçut un jour deux moines. S'adressant au premier, il lui demande s'il est déjà venu ici. Le moine lui répond que oui et Jyôshû lui lance un amical "kissako !". Puis s'adressant au second moine, le maître repose la même question : "Êtes vous déjà venu ici ?". Mais le second moine lui dit que non. Jyôshû aurait alors répondu : "kissako !"
Qui que vous soyez, que vous soyez ou non initié à chanoyu, Chujo sensei vous conviait donc ce jour là à venir boire le thé. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le relater, la culture traditionnelle est en très grande majorité délaissée par la jeune génération nippone au profit de celle importée d'occident. Les "kissako chakai" tels que Chujo sensei les organise, sont donc des occasions pour les japonais eux-mêmes de découvrir (ou re-découvrir) un pan important (si ce n'est un pilier) de leur propre culture.

Derrière ces 3 kanji se cache donc un message qui pourrait être celui-ci :" Vous ne connaissez rien à l'univers de chanoyu ? Ce n'est pas grave, venez donc boire un bol de thé !"

Hana (花) : yamagobô (山牛蒡)
Une des personnes que j'ai eu l'occasion de rencontrer à Takamatsu et avec qui je continue de garder contact, m'a un jour envoyé une lettre traditionnelle manuscrite (rédigée sur une longue feuille horizontale qui est ensuite repliée plusieurs fois sur elle-même. (On peut l'apercevoir à droite sur la première photo). L'auteur avait agrémenté son message de magnifiques dessins floraux réalisés à l'encre. L'un d'eux représentait l'une de ses plantes préférées, le yamagobo. Comme son nom l'indique, cette plante pousse plutôt en montagne( yama = montagne) , mais un heureux hasard botanique a fait qu'une plante "cousine" (Phytolacca americana, communément appelée "raisin d'Amérique") pousse ici en quantité, incroyable non ? C'est donc tout naturellement que j'ai composé un semblant de chabana à l'aide de celle-ci.

Hanaire (花入) : nokimarukawara (軒丸瓦)
Une "simple" tuile de toit , tout ce qu'il y a de plus commun. Mais cette tuile m'a été offerte par une amie de Shikoku, ce qui la rend unique à mes yeux. Dans le wabicha, il est courant de détourner des objets "usuels" en objets de thé (on les dénomme alors "mitatemono" 見立物). Il est important de comprendre qu'au tout début de chanoyu, au Japon, tous les objets de thé répondaient à des critères très spécifiques et étaient donc importés à grands frais (et c'est un euphémisme !) du continent.

Sen no Rikyû est célèbre, entres autres faits, pour avoir utilisé un récipient à eau de type magemono (曲物 - objets réalisés à l'aide de feuilles de bois de hinoki ou de sugi recourbées ) en guise de mizusashi (pot à eau froide). Pour être tout à fait exact, Sen no Rikyû avait fait réaliser cet objet selon ses directives précises. Mais, il utilisa également un kijimentsū (autre objet de type magemono, sorte de petit baquet utilisé pour s'asperger d'eau lors de la toilette) tout à fait "standard" en guise de kensui (réceptacle à eaux usées).

Bref, la chose importante à retenir est : sadô (la "Voie du Thé") n'est peut être pas la chose figée que l'on pourrait croire d'un première abord, il laisse la place à la créativité

Kôgô (香合)
Mon projet de cabane à thé étant toujours en cours de réalisation, je n'ai pas pu utiliser de ro (foyer enterré) et ai donc joué les prolongations avec une disposition centrale du furo que l'on appelle nakaoki (中置). On utilise traditionnellement le ro en novembre et pour "masquer" l'odeur du sumi (charbon) on dépose à l'intérieur du foyer de petites boulettes d'encens (nerikô - 煉り香). Ces boulettes, fragiles, sont au préalable préservées à l'intérieur d'une petite boîte, le kôgô. Celui qui figure sur la photo ci-contre est un rakuyaki contemporain qui m'a été offert par Chujo sensei lors de notre rencontre l'année dernière. Son couvercle est orné des 4 kanji présents sur le célèbre chôzubashi du Ryoanji à Kyôto.

Pris individuellement, ces kanji (五, 隹, 止, 矢), n'ont pas de véritable sens, mais associés à la dépression centrale qui reçoit l'eau et qui évoque le caractère kuchi (口), ils offrent alors une nouvelle lecture : 吾, 唯, 足, 知 (= ware tada taru -wo- shiru) qui constitue un précepte bouddhique que l'on pourrait traduire par : "je sais seulement que je suis satisfait avec ce que j'ai" (il existe de nombreuses autres interprétations, mais le sens général est qu'il faut apprendre à être heureux avec ce dont on dispose, avec ce que l'on est). Amusant de constater que les préoccupations des hommes de l'époque s'appliquent parfaitement à notre monde consumériste d'aujourd'hui…

Omojawan (主茶碗) : "Tadaima" (ただいま, ‘’Je suis rentré à la maison !’’)
De style Shigarakiyaki, cadeau de Akiyama Wakô sensei . Ce que j'aime dans l'univers de sadô, c'est qu'il comporte plein de ramifications. Le travail de la terre est l'une d'elles. C'est quelque chose de véritablement magique de voir apparaître entre les mains d'un potier un bol, un vase, ou tout autre objet monté à partir d'un gros tas de glaise informe. Cela tient de l'alchimie aussi (et même surtout). Akiyama sensei nous a ouvert les portes de son atelier, et bien plus que cela même. Ce bol est à son image : derrière son apparente rusticité, se cache une harmonie de tonalités sourdes, une rude poésie, le coeur du sabi.

Chashaku (茶杓) : "Sanyu" (三友 , "les trois amis").
Réalisé par mes soins avec l'aide (précieuse !) de Mihara Keiji sensei. Nous avons eu la chance, Julia Inisan, Nicolas Dupuis et moi même de croiser Mihara Keiji sensei, un des 10 artisans les plus réputés du pays travaillant le bambou. Avec son aide nous avons réalisé 2 chashaku chacun. Pour commémorer cette journée, j'ai décidé d'appeler l'un d'eux "Sanyu". Ce chashaku a été sculpté dans la partie basse d'un bambou, on voit très bien la naissance des racines sur le bas du manche. Ainsi, il évoque et célèbre l'amitié, celle qui dure année après année et qui continue de croître. l'amitié est une notion très importante pour moi dans le thé. Même si vous ne connaissez pas vos invités, vous devez leur préparer le thé et les traiter comme s'ils étaient vos amis.

C'est en tout cas ce que j'essaie de faire à titre personnel dans mes temae : je m'efforce de les rendre amicaux et chaleureux.



 


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Comment fabriquer un shoji.

 

141123 - Projet sôan : Shôji (障子)

La période automnale étant bien installée, la structure du sôan a été démontée pour passer l'hiver au sec. Il reste encore quelques pièces à fabriquer pour cette dernière et il faudra surtout m'atteler à la toiture. J'espère que tout sera prêt pour un montage définitif au printemps prochain.

En attendant, j'ai de quoi m'occuper : les shôji par exemple. Ils seront au nombre de 7 en tout, sans compter le sadôguchi, la porte qui sépare le katte/mizuya (zones de "préparation") du zashiki (l'espace où le thé est servi aux invités). J'ai utilisé exactement la même technique que celle que j'avais développée pour Chisôan (tous les détails sur "le fil" > 2009 > billet 100909).

Mais… j'ai "allégé" l'ensemble en utilisant des tasseaux de bois beaucoup plus fins. Un sôan est une cabane "rustique", quelque chose qui dans son principe, n'est que temporaire, qui en tout cas n'est pas conçu pour durer (il n'en reste d'ailleurs aucun debout au Japon qui ne soient 100% d'origine). De fait, sa structure est légère, les murs peu épais, les shôji très fins. Plus un shôji est fin, plus il participe à une ambiance wabisabi. Traditionnellement, on concidère comme les plus beaux, ceux réalisés en bambou (takeshôji - 竹障子), mais ce sont aussi les plus complexes à réaliser, demandant un savoir-faire qui n'est pas à la portée de tous. Attention, je ne parle ici QUE de shôji situés dans un sôan traditionnel.

De fait, Chisôan était beaucoup trop "massif" et ses shôji tout autant. Tout est lié : la structure implique une certaine épaisseur de murs, qui implique une certaine épaisseur de shôji. En utilisant des tasseaux de 9 et 5mm d'épaisseur, je suis parvenu à un résultat plus probant. Bien entendu, on est très loin du degré de finition d'un véritable shôji, mais mon objectif est atteint : faire mieux que ce que j'ai pu déjà faire par le passé.

J'espère que le résultat final donnera cette impression de légèreté que je cherche à obtenir. Mais comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire ici, je ne suis ni architecte, ni menuiser et avance donc sur ce "chantier" par tâtonnements, de manière totalement empirique. La seule et unique chose que je sais finalement, c'est où je veux arriver (ce qui somme toute n'est déjà pas si mal !).

Vous trouverez également, cher lecteur, quelques photos des étapes de la réalisation de ce premier shôji sur cet album flickr, dédié au suivi de ce projet de construction de sôan.

 

à suivre… (ou pas)

 


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Projet sôan : en cours !

 

 

140831 - Projet sôan

Le projet de construction d'une cabane à thé rustique d'inspiration japonaise
( sôan - 草庵 ) avance doucement.

Après un décaissage du terrain (20m3 environ de sable déplacé à force d'huile de coude) pour réduire en partie le fort dénivelé, un premier essai d'assemblage des premières pièces de la structure de la façade a été effectué pour vérifier le niveau, et le bon emboîtement des pièces. Chaque poteau de la structure repose sur une petite base bétonnée (pour éviter le contact direct avec le sol et pour stabiliser l'ensemble puisque le terrain est sablonneux). L'architecture nippone traditionnelle ne comporte pas de fondations, les maisons sont littéralement posées sur le sol (en fait sur des pierres pour être précis). Bien que ce projet ne puisse être comparé à ce qui peut être réalisé au Japon, j'essaie d'y intégrer le plus possible un "esprit nippon" en utilisant les moyens qui sont à ma disposition.

Parallèlement à celà, le tokonoma - 床の間 a reçu sa planche définitive en cèdre rouge (pré-positionnage). Pour plus de détails photographiques, merci de visiter cette page.

à suivre… (ou pas)

 


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Christian Desbois photographié par Nicolas Guérin

 

 

140622 - A la mémoire de Chrisitian Desbois (1952-2010)

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Projet de construction de chashitsu

 

 

140615 - Projet sôan

Les plans de mon projet de sôan (pièce de thé wabi) sont terminés (certaines choses évolueront encore certainement). J'ai ainsi pu établir une première liste des différents matériaux qui allaient être nécessaires à l'ouvrage. Une première liste, car pour le moment, je me suis focalisé sur la structure, dans un second temps, il me faudra compléter le projet d'un point de vue finitions.

Quelques mots sur ce nouveau sôan . J'ai déjà évoqué précédemment ma volonté de réduire à l'essentiel les choses (tant pour le roji que pour le chashitsu lui même). L'espace sera donc organisé de la sorte : un tatami pour les invités et un daimedatami (台目畳, tatami "standard" amputé d'un quart de sa longueur) pour l'hôte séparés par une planche centrale (nakaita) dans laquelle sera encastré le ro (foyer enterré). Cette disposition évoque le classique nijodaime (二畳台目) qui comporte 2 tatami pour les invités + 1 daime. En ôtant un des 2 tatami, j'ai bouleversé la structure habituelle d'un tel chashitsu et il m'a fallu trouver des solutions aux problèmes engendrés par mon choix (j'aurai l'occasion de revenir sur ces points au fur et à mesure que le projet se mettra en place). Mais ce choix, je l'assume et le revendique même !

Comme à Soustons, je vais faire en sorte de construire ce sôan en me rapprochant le plus possible des méthodes traditionnelles nipponnes, mais avec les moyens du bord. Car bien entendu la chose n'est que pure folie ! En premier lieu parce que je ne suis ni architecte, ni menuisier, ni charpentier, etc. et en second lieu, parce qu'il m'est impossible de disposer des matériaux employés au Japon pour ce type de construction que l'on appelle sukiya. L'essentiel du bois utilisé pour la structure sera composé de poteaux carrés 7x7 traités autoclave auxquels viendront se rajouter certains troncs de cyprès que j'ai coupés l'année dernière sur mon terrain. Voila pour la théorie, en pratique, les choses ont déjà commencé. En attendant de vous en dire davantage sur ces pages, je vous invite, cher lecteur, à consulter ces quelques photos sur le travail des premières pièces qui composeront le tokonoma ( 床の間 alcôve d'honneur), le point architectural le plus important au sein d'un chashitsu.


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Fuji san

 

 

140508 - Instantanés du Japon

 

à consulter… (ou pas)
https://www.flickr.com/photos/55452649@N05/sets/72157644405464953/




 


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Le premier shôbu

 




 

 

140406 - Le premier 菖蒲

 

à suivre… (ou pas)




 


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Les premiers sakuraTaille (HxØ) : 25 x 12cm environ


 

 

140323 - Takenohanaire 竹の花入

Non loin de chez moi se trouve une petite bambouseraie sauvage que j'appelle, non sans humour, "kosagano" ( "Petit Sagano", en référence à la très touristique forêt de bambous située à Arashiyama à Kyôto). Bref, m'y promenant régulièrement, j'y avais repéré 2 "moignons" de chaume de bambou qui avaient déjà été coupés et que je me suis décidé après réflexion à prélever, certain qu'ils pourraient faire de sympathiques hanaire ("Vase". "takenohanaire" voulant dire : "vase en bambou").

A l'aide d'une scie à dents fines et d'un outil spécial (une courte et épaisse lame en acier aussi tranchante qu'un katana, enfoncée dans un morceau de bambou faisant office de manche) récupéré auprès de Mihara Keiji sensei lors du Shikoku Chanoyu Tour en 2011, j'ai créé une ouverture (ichijūgiri, 一重切) dans chacune des pièces de bambou.

Le hanaire de gauche, étant très abîmé et fendu (mais c'est ce qui fait tout son charme ! La texture de sa surface est d'une beauté exceptionnellement "wabisabienne". Je l'a-do-re !), j'ai placé de grosses "agrafes" faites-maison afin de solidariser et stabiliser les 2 bords. On peut souvent voir ce genre de technique de "réparation" sur des objets en bambou très anciens, mais aussi sur des céramiques (les agrafes sont traditionnellement réalisées à partir de métaux précieux comme l'argent ou l'or). Cela donne à l'ensemble un côté très "furui"(古, ancien). Le type d'ouverture est appelée "usokiri"(鶯切 son nom fait référence à l'entrée d'un nid de rossignol) et peut être réalisée facilement à l'aide d'une simple scie.

Le hanaire de droite est pourvu d'une ouverture volontairement basse appelée sairaigiri (再来切). Ce genre de découpe est sans doute la plus répandue sur les takenohanaire.

Dans les 2 cas, l'étanchéité de ces "vieilles pièces de bambou fendues" n'étant plus assurée, il suffira d'y glisser à l'intérieur une autre pièce en bambou vert de diamètre inférieur dans laquelle on pourra y verser l'eau et placer les fleurs. Il faudra toutefois veiller à ce que cette seconde pièce ne soit pas visible une fois en place.


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Les premiers sakura




 

 

 

140320 - Les premiers

à suivre… (ou pas)



 


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Jizaikagi - épisode III




 

140319 - Le retour du jizai - (épisode III)

Troisième et dernière pièce d'un jizaikagi. Il s'agit d'un simple morceau de bois percé d'un trou à une extrémité et par lequel le jizai passe. C'est cette pièce appelée saru ou kozaru 小猿 (litt."singe" ou "petit-singe") qui par son inclinaison va venir bloquer le jizai l'empêchant ainsi de glisser sous le poids du chagama. L'analogie faite au petit primate vient sans doute du fait que le kozaru est "suspendu" au kan par une cordelette (sarunawa 猿縄), tel un petit singe suspendu à une branche par la queue. Système d'une simplicité, d'une ingéniosité et d'une poésie toute nippone !

Une fois le dispositif suspendu au dessus du ro, on y accrochera à l'aide d'un tsuru , les 2 kan (, attention, ici on parle des anneaux, pas du kan du jizaikagi) supportant le chagama. En faisant varier la hauteur de suspension du chagama, on agira sur la température de l'eau qu'il contient.

L'utilisation d'un jizaikagi, de par son allusion "rurale" et "paupériste", est cantonnée exclusivement aux sukiya. Dans les salles plus "nobles"/grandes l'emploi d'une chaîne (kusari ) est généralement préféré. Mais au delà de ce clivage presque stéréotypé, je suis profondément attaché à l'utilisation d'un jizaikagi pour mon projet de sôan. Je souhaite véritablement créer une atmosphère "simpliste et chaleureuse" à l'intérieur, une atmosphère propice à la rencontre, l'échange, au partage et au respect, même si ce sôan sera par la force des choses avant tout un ermitage.

Lorsque j'ai déménagé, j'ai emporté avec moi 2 choses de Chisôan, l'une d'elle était le ro. Ainsi, telle une transplantation cardiaque, ce ro viendra animer (au sens littéral du term) l'intérieur de ma prochaine cabane à thé. Une manière de poursuivre ce qui a été entamé à Soustons depuis maintenant déjà 6 ans...

Il y a dans le jizaikagi quelque chose de profondément nippon, quelque chose de profondément ancré dans le wabi, quelque chose qui me touche et que je souhaite donc naturellement mettre en avant dans ce nouveau projet.
Un ro, un jizaikagi… ne me reste plus qu'à construire une nouvelle cabane à thé autour !


à suivre… (ou pas)



 


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Les premiers ume




 

 

140312 - Les premiers

à suivre… (ou pas)



 


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Wagashi maison !




 

 

140309 - wagashi pas gâché (le retour) !

Nouvelle tentative de confection de namagashi (生菓子).
La qualité gustative de mon shiroan demande encore a être améliorée. L'intérieur (ankô) me semble quant à lui tout à fait honorable. Tout comme l'esthétique de cet autre modèle de tsubaki (camélia) me satisfait davantage que mon premier essai (voir plus bas, billet 140212)...

J'ai hâte d'avancer dans la saison (la confection de namagashi est intrinsèquement liée au cours du temps ) pour réaliser de nouveaux essais !

Je dédie la photo ci-contre à Yoan (en attendant une dégustation prochaine ensemble).



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Jizaikagi - épisode II




 

140302 - Le retour du jizai - (épisode II)

La seconde pièce composant un jizaikagi est appelée kan ou encore shichû (支柱), il s'agit d'un simple pôle de bambou d'un diamètre d'environ 40mm. A ma connaissance, il n' existe pas véritablement de norme ou de standard pour la largeur, ni même pour la longueur : celle-ci devant être déterminée en fonction de la hauteur du plafond situé au-dessus du ro (foyer enterré). Ceci étant, dans le cadre d'une utilisation au sein d'un sukiya*, on fera en sorte de sélectionner un kan possédant idéalement 7 noeuds (bien que 5 soit acceptable également). Les cloisons des noeuds 1 à 4 sont enlevées de manière à ce que le jizai puisse glisser à l'intérieur du kan. C'est ce mouvement qui permettra par la suite d'ajuster la hauteur du chagama au dessus du foyer. Le chagama est donc suspendu (d'où la dénomination tsurigama, 釣釜 litt: "kama suspendu") et ne repose donc pas sur un gotoku** .

La cloison du 7e noeud est également ôtée de manière à pouvoir passer une corde de part et d'autre du pôle de bambou pour former un anneau qui servira à suspendre le tout au plafond. Pour être plus précis, cet anneau (kakeo, 掛緒 - sera accroché à un crochet métallique fixé au plafond, appelé hirukugi ,ひる釘 ).

Pour la troisième et dernière pièce, un simple petit morceau de bois sera nécessaire.

à suivre… (ou pas)

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*数寄屋, une des dénominations utilisées pour désigner les chashitsu de type wabi. A mettre en opposition au terme zashiki 数奇屋 qui fait référence aux larges pièces de type shoin 書院, le style "noble".

** support métallique à 3 pieds. voir billet n°120911 pour plus de détails.



 


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Exposition parisienne en mars de Laetita Pineda !




 

 

140225 - Exposition Laetita Pineda à Paris

 

J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer ici (voir billet 131116) mon admiration pour le travail de Laetita Pineda et Emmanuel Alexia. Aussi, cher Lecteur, si vous avez l'occasion d'être à Paris entre les 14 mars et 12 avril prochains, je vous invite chaleureusement à faire un tour à la galerie Clara Scremini pour découvrir les dernières réalisations de Laetitia (dont l'une d'entre elles illustre ci-contre ce billet).

Bonne Expo !

 

à suivre… (au pas !)



 


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Wagashi : shinsazanka




 

 

140212 - wagashi pas gâché !

Cela fait bien longtemps (bien avant mon passage au sein de la cuisine du Sanyudô à Takamatsu) que je m'essaie, en vain, à la réalisation de shiroan (pâte de haricots blancs sucrée utilisée pour la confection de wagashi). Mais je suis enfin parvenu il y a peu à un résultat honorable et mon shiroan maison n'a (pour une fois) pas fini au fond de la poubelle !

Le modelage de ce shinsazanka (litt. "premier camélia sazanka") est encore hésitant et la texture du shiroan encore perfectible, mais le goût est bien là !
L'intérieur est fourré de koshian (pâte de haricots rouges sucrée, recette ici).

Ce "frenchgashi" vient compléter mes petites expériences culinaires nippones et je vais tâcher de continuer à améliorer ma technique pour pouvoir un jour offrir autour d'un bol de thé un namagasahi fait-maison digne de ce nom.

à suivre… (ou pas)

 


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Jizaikagi - épisode I




 

 

140209 - Le retour du jizai - (épisode I)

Il y a dans le jizaikagi 自在鈎 quelque chose de profondément nippon.
Cet ustensile servait autrefois à suspendre nabe et autres kama (pots et bouilloires utilisés pour la cuisine) au dessus du irori (囲炉裏 le foyer central que l'on trouvait dans les minka 民家, demeures "humbles" des campagnes).
Le jizaikagi symbolise donc cette vie rurale faite de labeur d'un Japon remontant à l'ère Muromachi, symbolise ces moments où l'on se réunissait autour de la chaleur bienfaisante du foyer pour partager un repas réconfortant et réparateur. Parce qu'il est très simple à concevoir et ne nécessite que des matériaux pouvant être facilement trouvés dans la nature, le jizaikagi était utilisé par les plus pauvres. C'est sans doute tout cet ensemble de choses qui poussa les adeptes du wabicha
* à intégrer cet ustensile au sein de leur sukiya (数寄屋, une des dénominations utilisées pour désigner les chashitsu de type wabi. A mettre en opposition au terme zashiki 数奇屋 qui fait référence aux larges pièces de type shoin 書院, le style "noble"), ainsi qu'une version réduite du irori (le ro, le foyer enterré).

Un jizaikagi est constitué de 3 pièces.

La première (illustrée sur la photo ci-contre) est appelée jizai 自在 (litt. "crochet libre", du fait que cette pièce reste mobile au sein de l'ingénieux système formé par l'ensemble des 3 éléments), on trouve aussi la dénomination kuminoki (与の木). En abattant cet automne des cyprès "gênants" dans mon jardin, outre les troncs que j'ai gardés (et qui peut être me serviront pour mon sôan), j'ai aussi sélectionné quelques branches dont l'une m'a servi à réaliser ce jizai. Le kagi, (, le "crochet") à son extrémité est réalisé à partir de la branche qui a été coupée au-dessus et en dessous du départ d'une autre branche latérale. Après avoir ôté l'écorce, j'ai humidifié le tout pendant plusieurs jours et l'ai introduit dans un tube en aluminium creux placé près d'une source de chaleur, ceci afin de redresser et rendre la branche la plus droite possible.
En guise de finition : un simple ponçage.

à suivre… (ou pas)

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* Takeno Jôô 武野紹鴎 (1502-55), considéré comme le père du wabicha,, aurait été le premier à utiliser un jizaikagi au sein d'une pièce de thé.

 


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Construction d'un chashitsu




 

 

140202 - Pendant ce temps...


Pendant ce temps les plans de mon projet de sôan avancent...
Ici une photo d'une pré-maquette de l'intérieur qui sera... très intimiste.

J'aurai l'occasion de revenir en détail sur ce projet très bientôt.



à suivre… (ou pas)

 


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Wagashi : Yatsuhashi
Kashibon par Laetita Pineda




 

 

140125 - Wagashi > Yatsuhashi "fait-maison"


Si vous visitez Kyôto, impossible de manquer ces petits délices.
Le yatsuhashi (八橋) est l'une des spécialités de la ville. Le nom viendrait du celui de son créateur qui était maître de koto (la forme triangulaire est d'ailleurs censée évoquer l'instrument).

La recette de ce wagashi (et bien d'autres) est disponible ici.

Le yatsuhashi peut faire office de namagashi (生菓子) pour le service de okoicha.



à suivre… (ou pas)

 


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Shiro Tsubaki

 








 

 

140104 - Le premier 白椿

à suivre… (ou pas)

 


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Shikoku Henro Tour 2010