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111116 : mercredi 16 novembre. Zentsuji

shijin

Ce matin, nous nous mettons en route pour la ville de Zentsuji pour assister à une cérémonie shintô organisée pour l'allumage d'un four de potier.


En chemin nous passons tout près du Sanuki Fuji, le Fujisan du coin.
Il est vrai que sa silhouette ressemble quelque peu à celle du volcan le plus célèbre du Japon... Je suis heureux de le revoir.

Il semblerait que bon nombre de personnes gravissent la montagne tout au long de l'année. Une escapade que j'aurai aimé faire si nous en avions eu la possibilité : la vue doit être extraordinaire au sommet... Je reviendrai.

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Mais avant d'arriver à notre destination, nous faisons un stop chez Higasa sensei que j'avais eu l'occasion de rencontrer l'année dernière. Le personnage n'a pas changé. Higasa sensei, après avoir commencé à étudier le Shodô (Voie de la Calligraphie), s'est vite rendu compte que, comme dans tout type d'enseignement traditionnel nippon, le poids de la discipline et de la hiérarchie peut se faire très pesant. Il a donc décidé de privilégier son expression personnelle par rapport à la tradition, chose très rare pour un japonais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Nous nous retrouvons très vite avec du sumi ("encre". Ce n'est pas une erreur de ma part, c'est bien le même mot que "charbon"... en fait, la prononciation est la même, mais ça ne s'écrit pas avec les mêmes kanji. Dans le premier cas c'est , dans le second ) et des pinceaux. Le mot d'ordre du sensei : faites ce que vous voulez, sans réfléchir trop longtemps et sans repenties dans le geste.


Plus facile à dire qu'à faire ! Le sensei n'hésite pas à nous prendre la main pour nous faire sentir les sensations qui "passent" par le pinceau. On utilise le pinceau sur un plan horizontal bien entendu, mais aussi sur un plan vertical : la pointe appuie ainsi plus ou moins fortement sur le papier (kami... là aussi, encore un homonyme, voir plus bas.), changeant instantanément l'épaisseur du trait dessiné. Le pinceau court sur la page blanche, j'ai l'impression de regarder un film : l'action se déroule comme si je n'étais pas au bout de cette main devant moi qui tient le pinceau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Nos "oeuvres" exposées dans l'atelier de Higasa sensei.

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Nous repartons bien vite pour atteindre quelques minutes plus tard notre destination finale : le four Henden-an. Il est de type noborigama. Une technique de construction utilisée depuis le XVIIe siècle au Japon permettant des cuissons à hautes températures (1400°C environ). La cuisson de céramiques dans un four à bois repose sur un tas de paramètres qui varient de façon plus ou moins aléatoires.

La bonne conduite du processus repose sur le savoir du maître potier. Pas étonnant dès lors que dans les temps anciens, on ait cherché à mettre les kami (déités shintô, pas le "papier", voir plus haut) de son côté. Les temps sont passés, la tradition est restée. Nous allons donc assister à un rituel, sorte de bénédiction du four, des potiers et de toutes les personnes présentes au passage, nous compris.

 

 

 

 

 

 


 

 

 

Notre hôte, Akiyama sensei, avec qui nous allons travailler plus tard dans la journée, semble être sorti tout droit d'un vieux film de gangsters japonais !!!

Il ne rigole pas beaucoup, malgré le port de ces lunettes à verres roses...

 

 


 

 

 

Installés d'office au premier rang, une petite foule de 20 personnes vient s'agglutiner derrière nous. La presse est aussi de la partie, ça "flash" de tous les côtés. On ne sait plus si les gens présents font des photos de la cérémonie ou des gaijin (étrangers) qui sont en visite sur leur île (l'équipe des bonsaïka est passée sur NHK et divers journaux papier)... amusant, ça me rappelle des souvenirs...

 

 

 


 

 

 

 

Un autel a été dressé. On trouve dessus tout un tas d'offrandes diverses et variées : poissons, algues, fruits, légumes, sel, riz et bien entendu du saké ! Les kami ont faim, mais certainement soif aussi. La présentation est soignée.

Ce sont les choses que j'aime le plus au Japon : les japonais cultivent le goût du beau. Tout est beau au Japon, même un bouquet de carottes !

 

 

 


 

 

 

 

La cérémonie commence. Les prêtres arrivent dans leur costumes traditionnels. Eux aussi sont beaux. Ils vont entamer à tour de rôle des saluts, des chants, des prières, des bénédictions (à l'attention des offrandes, du four, puis du public ) avant d'allumer une braise à l'aide d'une pierre à feu et une sorte d'amadou. Les étincelles sautent partout, on dirait un hanabi (feu d'artifice), puis une petite flamme naît, on allume avec une bougie, qui va servir à allumer...

 

 

 


 

 

 

 

... un petit tas de bois bien sec, sur lequel le potier va enflammer à son tour, une sorte de torche qui sera finalement enfournée dans la bouche du four... Le feu se propage à l'intérieur... ça va chauffer...

Et c'est parti pour plusieurs jours de cuisson ! Advienne que pourra !
Enfin, les choses ne devraient pas trop mal tourner tout de même, puisque cette petite "mise en scène" est surtout une affaire de superstition : le four fonctionne en réalité avec l'aide du gaz ! Le bois est absolument nécessaire pour créer les effets typiques de cendres du style produit par le sensei (Shigaraki yaki et Bizen yaki), mais le gaz assure une température totalement maîtrisée... le boulot n'en sera que plus simple pour les O kami sama.

 

 

 


 

 

 

 

Pendant ce temps, dehors, on prépare à manger. Au menu : des udons, ces grosses nouilles de blé, spécialité culinaire de la région.

Yum, yum !

 

 

 


 

 

 

 

Tables basses et bancs sont dressés rapidement et tout le monde se retrouve pour déguster un bol de nouilles servies comme il se doit dans un bouillon bien chaud.

L'ambiance est tout à fait sympathique, il fait beau et la nourriture est bonne.

 

 

 


 

 

 

 

Trouverez-vous la petite chose "amusante" sur cette photo ?
























Réponse : regardez de plus près la boîte en bois à droite de la photo

 

 

 


 

 

 

 

(Sans commentaire)

 

 

 


 

 

 

 

Arrive l'heure de passer aux choses sérieuses : nous montons dans l'atelier et y découvrons quelques belles pièces fabriquées par notre hôte. Hanaire (vases), chawan (bols), mizusashi (pots à eau), jarres et TV se côtoient.

Nous sommes en pleine journée, le ciel est dégagé, mais la lumière est allumée... typiquement japonais...

 

 

 


 

 

 

 

La glaise entre nos mains, nous écoutons avec attention les conseils prodigués et nous nous lançons dans la confection d'un hanaire. Je me dis que c'est dommage de se donner autant de peine pour rien, puisque nous n'aurons matériellement pas le temps de faire cuire notre production.

Mais le sensei nous apprend bien vite que nos objets seront cuits plus tard et qu'il nous les fera expédier en France !

Quelle belle attention encore une fois à nos égards ... typiquement japonais...

 

 



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